Le loup dans la bergerie,

Un vieux loup enragé, aux idées archaïques,

Qui venait d’un autre âge, d’une région désertique,

Cherchait une bergerie ; investit d’une mission :

S’imposer et régner par crainte et soumission.

Il guetta, observa les usages et faiblesses

D’un troupeau pour agir avec ruse et adresse.

Il comprit que leurs règles étaient toutes contournables

Qu’il pouvait agir sans que ce soit condamnable.

Il mit un déguisement, pour cacher son aspect

Et paraître innocent, malgré son air suspect.

- Si je viens parmi vous c’est que vous êtes tous frères

Je serai donc chez vous, moi aussi, un confrère ?

- On lui dit que c’était, ici, un fait admis.

- Même si je considère que vous êtes mes ennemis ?

On n’osa rien lui dire, ne voulant pas froisser,

Il n’était pas méchant, pas besoin d’angoisser.

- Si je viens parmi vous c’est que vous êtes égaux,

Je serai donc chez vous ni bizarre ni nigaud ?

- On lui dit, ici, nul ne peut être supérieur.

- Même si je considère que vous êtes inférieurs ?

On n’osa rien lui dire ; il était désarmé,

Que c’était suffisant pour ne pas s’alarmer.

- Si je viens parmi vous c’est parce que vous êtes libres,

Je serai donc chez vous un être dans toutes ses fibres ?

- On lui dit ici nous opérons sans entrave.

- Même si je considère que vous êtes mes esclaves ?

On n’osa rien lui dire il était solitaire,

Qu’il serait excessif d’appeler les militaires.

Il se fit accepter sans trop de réticence

Puis posa ses dogmes sans trouver de résistance :

Les oiseaux l’empêchèrent de voir le bleu des cieux,

Il les mit dans une cage voilée et loin des yeux,

Quant aux autres ils devaient réciter des louanges

À genoux à toute heure, sans que ce soit étrange…

À ne pas voir les maux qui se cachent sous nos lois,

On finit au même titre qu’un pigeon ou une oie.

À croire que tout le monde est gentil et sans haine,

On finit prisonnier avec aux pieds des chaînes.

À ne pas oser dire et à tout laisser faire

On finit sous le joug des démons de l’enfer.

Il ne faut pas confondre racisme et laxisme. La liberté n’est pas de tout autoriser et de tout laisser-faire. La liberté finie là où commencent celles des autres, il en est de même pour le respect.

Je vous invite à poursuivre avec un clin d’œil plein de flamme sur la femme.