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Je dors brave gens

Gabriel DIDIER

Quand on aura atteint le point de non-retour,

Quand il sera trop tard pour faire un demi-tour ;

Que dira-t-on à nos enfants, nos légataires ?

Ce n’est pas moi qui ai cassé la planète Terre.

 

Nous le savons, nous modifions notre climat,

Un scénario catastrophe comme au cinéma

Est à prévoir, pourtant personne ne s’en inquiète.

Je dors braves gens, sous ma couette chaude et bien douillette.

 

Demain c’est loin, on a le temps de voir venir,

Pourquoi changer, ça peut encore se maintenir,

Avec la chance, ça s’arrangera sûrement tout seul.

Je dors braves gens, sous mes draps blancs comme un linceul.

 

Ou d’ici là, une solution apparaîtra,

Qui ne dérange en rien et l’on s’en remettra,

Pourquoi vouloir être affolé et malheureux ?

Je dors braves gens, du sommeil lourd des bienheureux.

 

Qu’y pouvons-nous, ce péril ne date pas d’hier,

Autant vider un océan à la cuillère,

De plus personne n’en est vraiment le responsable.

Je dors braves gens, je suis en paix et loin du diable.

 

C’est le progrès, le vrai coupable, c’est évident,

Ce n’est pas moi ou alors c’est un accident,

Une négligence au pire peut-être, ou deux fois rien.

Je dors braves gens, l’esprit serein et aérien.

 

Je rêve parfois d’un éden vert où coule l’eau vive,

Je rêve souvent d’une terre stérile, sans âme qui vive,

Je rêve courir à ma perte, à ma propre fin.

Réveillez-moi, il est grand temps d’agir enfin.

Nous piétinons notre jardin, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis et nous dormons ! Que dira-t-on à nos enfants, je n’ai rien fait !