Imaginer trouver, exposé en galerie,
Un tableau sans dessin et vide de coloris,
Auriez-vous l’envie de follement vous en éprendre
Ou laisser à l’artiste le soin de le reprendre ?
La renommée donne-t-elle droit à l’exubérance ?
La route de l’amateur doit-elle être dans l’errance ?
Pourquoi accepter d’être berné par le renom ?
Pourquoi ne pas admettre le génie d’un sans nom ?
Imaginer dans un salon de haute couture
Voir une robe en chiffons sur une belle créature,
Auriez-vous l’envie de la porter vous aussi
Ou laisser l’artiste à ses troubles et ses soucis ?
L’innovation doit-elle inclure le ridicule ?
L’ingéniosité doit rimer avec pécule ?
Pourquoi le prix donnerait l’assurance du talent ?
Pourquoi n’oseriez-vous pas partir en râlant ?
Imaginer dans une exposition publique
N’avoir comme statues que des épaves métalliques,
Auriez-vous l’envie de vous en émerveiller
Ou laisser l’artiste pour ne pas le réveiller ?
L’originalité est-ce la facilité ?
Doit-on se résigner à la banalité ?
Pourquoi tous les concepts deviendraient-ils des œuvres ?
Pourquoi veut-on nous faire avaler des couleuvres ?
Les goûts et les couleurs sont tous dans la nature,
Ils nous sont personnels, c’est notre signature,
Mais, le m’importe quoi, parait de l’indécence.
Où s’arrête la bêtise ? Où est notre bon sens ?
Tous les goûts sont dans la nature, c’est sûr. Nous n’avons pas tous la même perception, ce qui plaît à l’un peut déplaire à l’autre et vice et versa ; mais un artiste qui fait n’importe quoi, se moque du monde, un amateur qui s’émerveille de n’importe quoi à des questions se poser.